Écrire une œuvre collective
En créant ce blogue, j’avais un rêve. Je suis un rêveur impénitent, vous savez. Ce n’était pas un rêve de la nuit. La nuit, je ne rêve pas ou, du moins, je ne m’en souviens pas. Non. Non, j’avais un vrai rêve, un vrai rêve tout éveillé, un de ces vrais rêves qui carburent à l’espoir et qui peuvent engloutir une énergie que l’on ne pensait même pas avoir.
Je ne suis pas le premier à avoir un de ces rêves. C’est même assez fréquent. Je ne suis donc pas original d’avoir rêvé. Mieux, même mon rêve n’est pas original. Plusieurs l’ont fait avant moi. Mais un rêve c’est un puissant moteur. Ça pousse dans tous les sens un moteur, un moteur ça pousse, c’est tout. Ça n’a pas de direction en soi. Facile à voir, faut juste regarder ceux qui ont rêvé avant moi. C’est une grande communauté les rêveurs, il ne doit pas être trop difficile de trouver des exemples.
Dans les années 1960, Joan Baez a fait sien le rêve de Ed McCurdy en chantant Last Night I Had the Strangest Dream, vite reconnu comme un archétype des valeurs pacifistes d’une génération entière. Le 25 mai 1961, c’était John F Kennedy qui rêvait, devant tout le Congrès étasuniens, d’envoyer un homme sur la lune avant la fin de la décennie. Martin Luther King, quant à lui, rêvait sur le sort des noirs étasuniens lorsqu’il prononça son fameux discours connu sous le nom de I have a dream. On sait quelle influence son rêve a eu sur leur sort. Quelques décennies plus tôt, dans les années 1930, en Allemagne, un mégalomane, paranoïaque, narcissique, asocial et épris d’un idéal dont il ne pouvait qu’être le seul représentant, rêvait de gloire et d’adulation. Cela donna un monstre combattu par toute la planète. Au début du vingtième siècle, c’était un ingénieur du bureau des brevets de Berne qui, selon la légende, volait du temps à son employeur pour se rêver chevauchant un rayon de lumière; c’est ainsi que Einstein aurait conçu la théorie de la relativité restreinte. Et on pourrait remonter, comme ça, de proche en proche, jusqu’à cet homme préhistorique qui, le premier, a remarqué que s’il se tenait à une certaine distance d’un incendie, il parvenait à se réchauffer sans se brûler pour autant; il apprivoisait le feu.
Tous ces exemples sont la preuve tangible, parfois merveilleuse, parfois terrible, de la puissance des rêves. Il ne faut jamais négliger la force tranquille des rêveurs. Mais il ne faut pas croire! Devant l’éminence de cet aréopage de prédécesseurs, je ne peux que me faire tout petit et ne prétendre à rien de tel. En comparaison de ces grands rêveurs, de ces passionnés de l'onirisme entreprenant, mon rêve à moi n’est rien. Mon rêve à moi n'a rien de grandiose, ne recèle pas le potentiel de changer le monde. Mon rêve à moi est tout au plus de l’ordre du plaisir et de la distraction. Mon rêve à moi ne prétend même pas changer la face de ceux et celles qui y prendront part. Mon rêve à moi, c’est de pouvoir, un jour, comme et avec bien d’autres, mettre mon nom sur l’en-tête d’un livre. Je dis mon nom mais ce n’est pas vraiment lui qui compte. Ce pourrait être un surnom. Le travail peut rester anonyme. Mon rêve à moi c'est de faire, pas d'être connu ou reconnu, félicité ou conspué. Ce que je veux dire c’est que j’aimerais laisser une trace, toute modeste, qui me survivra. Une trace dans la culture de mon temps, apporter ma contribution à l’échafaudage qui permettra à cette culture d’évoluer un tant soi peu.
J’avais donc pensé bâtir un blogue qui serait un lieu où l’on pourrait élaborer une œuvre collective. J’aimerais savoir que dans dix ans, cent ans, mille ans, nous nous serons mis à plusieurs pour fabriquer et poser notre brique dans l’édifice culturel du monde. je ne suis pas vaniteux, je ne suis pas orgueilleux non plus. Il ne m’importe pas que les autres, ceux qui admireront l’architecture de cet édifice, découvrent notre apport. Il ne m'importe même pas de savoir si la brique que j'aurai contribué à poser dans l'édifice sera visible ou non. Il m’importe de savoir que je l’airai fait. Je ne demande pas à être le maître-d’œuvre et encore moins le grand architecte de l’édifice culturel. On me le demanderait que j’en serais bien incapable, de toute façon. Je demande bien humblement la permission d’apporter mon petit caillou et de le poser là, si possible, parce que c'est là que je le trouve joli.
Puisque je ne suis pas de la trempe des Hugo, des Verlaine, des Baudelaire, des Stendhal, des Kafka, des Yourcenar, des Dostoïevski, des Zola et de tous ces autres, je me sens bien malhabile quand vient le temps de façonner ma brique. Dépassé par la tâche à accomplir pour la fabriquer tout seul, j’avais pensé que nous pourrions nous y mettre à plusieurs. Peut-être qu’à cinq, à dix, à vingt ou à cent, nous parviendrions à réaliser un petit quelque chose. Nous ne réaliserons rien de tout cela pour l’argent, non plus que pour la gloire ou la renommée mais pour la satisfaction de savoir que l’édifice de la culture ne se sera pas bâti sans notre concours, aussi modeste soit-il.
Je suis convaincu que cette blogosphère fourmille de personnes animées du même désir que le mien. Je demande à ces personnes de se faire connaître. Je compilerai les intentions exprimées et dès que nous serons en nombre suffisant (c’est-à-dire environ 6-8 pour commencer), je mettrai un nouveau blogue en ligne spécialement pour l’œuvre collective et aviserai tout le monde.
Vous savez, d’autres m’ont précédé dans les rêves éveillés. Et pas les moindres! Je ne prétends à rien avec mon rêve, sinon que de parvenir, après le temps qu’il faudra, à l’obtention d’une œuvre collective accessible à tous et appartenant à chacun de ses auteurs. Mon rêve ne prétend essentiellement qu’à deux choses : 1) rendre chacun des participants au projet fier de ce que nous aurons accomplis et 2) multiplier les rêveurs de ce rêve In Progress.
Je ne suis pas le premier à avoir un de ces rêves. C’est même assez fréquent. Je ne suis donc pas original d’avoir rêvé. Mieux, même mon rêve n’est pas original. Plusieurs l’ont fait avant moi. Mais un rêve c’est un puissant moteur. Ça pousse dans tous les sens un moteur, un moteur ça pousse, c’est tout. Ça n’a pas de direction en soi. Facile à voir, faut juste regarder ceux qui ont rêvé avant moi. C’est une grande communauté les rêveurs, il ne doit pas être trop difficile de trouver des exemples.
Dans les années 1960, Joan Baez a fait sien le rêve de Ed McCurdy en chantant Last Night I Had the Strangest Dream, vite reconnu comme un archétype des valeurs pacifistes d’une génération entière. Le 25 mai 1961, c’était John F Kennedy qui rêvait, devant tout le Congrès étasuniens, d’envoyer un homme sur la lune avant la fin de la décennie. Martin Luther King, quant à lui, rêvait sur le sort des noirs étasuniens lorsqu’il prononça son fameux discours connu sous le nom de I have a dream. On sait quelle influence son rêve a eu sur leur sort. Quelques décennies plus tôt, dans les années 1930, en Allemagne, un mégalomane, paranoïaque, narcissique, asocial et épris d’un idéal dont il ne pouvait qu’être le seul représentant, rêvait de gloire et d’adulation. Cela donna un monstre combattu par toute la planète. Au début du vingtième siècle, c’était un ingénieur du bureau des brevets de Berne qui, selon la légende, volait du temps à son employeur pour se rêver chevauchant un rayon de lumière; c’est ainsi que Einstein aurait conçu la théorie de la relativité restreinte. Et on pourrait remonter, comme ça, de proche en proche, jusqu’à cet homme préhistorique qui, le premier, a remarqué que s’il se tenait à une certaine distance d’un incendie, il parvenait à se réchauffer sans se brûler pour autant; il apprivoisait le feu.
Tous ces exemples sont la preuve tangible, parfois merveilleuse, parfois terrible, de la puissance des rêves. Il ne faut jamais négliger la force tranquille des rêveurs. Mais il ne faut pas croire! Devant l’éminence de cet aréopage de prédécesseurs, je ne peux que me faire tout petit et ne prétendre à rien de tel. En comparaison de ces grands rêveurs, de ces passionnés de l'onirisme entreprenant, mon rêve à moi n’est rien. Mon rêve à moi n'a rien de grandiose, ne recèle pas le potentiel de changer le monde. Mon rêve à moi est tout au plus de l’ordre du plaisir et de la distraction. Mon rêve à moi ne prétend même pas changer la face de ceux et celles qui y prendront part. Mon rêve à moi, c’est de pouvoir, un jour, comme et avec bien d’autres, mettre mon nom sur l’en-tête d’un livre. Je dis mon nom mais ce n’est pas vraiment lui qui compte. Ce pourrait être un surnom. Le travail peut rester anonyme. Mon rêve à moi c'est de faire, pas d'être connu ou reconnu, félicité ou conspué. Ce que je veux dire c’est que j’aimerais laisser une trace, toute modeste, qui me survivra. Une trace dans la culture de mon temps, apporter ma contribution à l’échafaudage qui permettra à cette culture d’évoluer un tant soi peu.
J’avais donc pensé bâtir un blogue qui serait un lieu où l’on pourrait élaborer une œuvre collective. J’aimerais savoir que dans dix ans, cent ans, mille ans, nous nous serons mis à plusieurs pour fabriquer et poser notre brique dans l’édifice culturel du monde. je ne suis pas vaniteux, je ne suis pas orgueilleux non plus. Il ne m’importe pas que les autres, ceux qui admireront l’architecture de cet édifice, découvrent notre apport. Il ne m'importe même pas de savoir si la brique que j'aurai contribué à poser dans l'édifice sera visible ou non. Il m’importe de savoir que je l’airai fait. Je ne demande pas à être le maître-d’œuvre et encore moins le grand architecte de l’édifice culturel. On me le demanderait que j’en serais bien incapable, de toute façon. Je demande bien humblement la permission d’apporter mon petit caillou et de le poser là, si possible, parce que c'est là que je le trouve joli.
Puisque je ne suis pas de la trempe des Hugo, des Verlaine, des Baudelaire, des Stendhal, des Kafka, des Yourcenar, des Dostoïevski, des Zola et de tous ces autres, je me sens bien malhabile quand vient le temps de façonner ma brique. Dépassé par la tâche à accomplir pour la fabriquer tout seul, j’avais pensé que nous pourrions nous y mettre à plusieurs. Peut-être qu’à cinq, à dix, à vingt ou à cent, nous parviendrions à réaliser un petit quelque chose. Nous ne réaliserons rien de tout cela pour l’argent, non plus que pour la gloire ou la renommée mais pour la satisfaction de savoir que l’édifice de la culture ne se sera pas bâti sans notre concours, aussi modeste soit-il.
Je suis convaincu que cette blogosphère fourmille de personnes animées du même désir que le mien. Je demande à ces personnes de se faire connaître. Je compilerai les intentions exprimées et dès que nous serons en nombre suffisant (c’est-à-dire environ 6-8 pour commencer), je mettrai un nouveau blogue en ligne spécialement pour l’œuvre collective et aviserai tout le monde.
Vous savez, d’autres m’ont précédé dans les rêves éveillés. Et pas les moindres! Je ne prétends à rien avec mon rêve, sinon que de parvenir, après le temps qu’il faudra, à l’obtention d’une œuvre collective accessible à tous et appartenant à chacun de ses auteurs. Mon rêve ne prétend essentiellement qu’à deux choses : 1) rendre chacun des participants au projet fier de ce que nous aurons accomplis et 2) multiplier les rêveurs de ce rêve In Progress.
Faites connaître votre intention de participer :
toutsolo@gmail.com
toutsolo@gmail.com
2 bavardages:
Heureux synchronisme que d'avoir suivi le lien de ton blogue, Tout Solo. Encore aujourd'hui, la lecture de celui-ci m'interpelle, dans la forme comme dans le fond d'ailleurs.
Ton rêve est si clairement exprimé qu'il saura sans nul doute traduire celui de bien des "blog-mondes" de cet univers.
Je surveillerai les premiers balbutiements de la concrétisation de ton rêve, question d’estimer où placer ma petite pierre.
Au plaisir
Si tu éprouves le désir d'écrire, et nul autre que l'Esprit n'en détient le secret, tu dois maîtriser connaissance, art et magie :
la connaissance des mots et leur mélodie,
l'art d'être sans fard,
et la magie d'aimer ceux qui te liront.
(Le sable et l'écume, Albin-Michel, trad. Jean-Pierre Dahdah, p. 62)
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