21 novembre 2006

Un orgasme pour la paix

Un couple d’activistes pour la paix, Donna Sheehan et Paul Reffell, vient d’imaginer une nouvelle forme de manifestation de masse. Ils ne demandent pas aux gens de descendre dans la rue et de scander des slogans comme c’est le plus souvent la règle. Non, ils veulent plutôt que les gens restent chez eux.

Ils souhaitent que les manifestants fassent en sorte d’avoir un orgasme au cours de la première journée de l’hiver, le 22 décembre, à l’heure de leur choix et avec l’intimité qui leur convient le mieux, alors que leurs pensées, avant, pendant et après l’orgasme, se concentrent sur la paix.

Ils pensent que cette action insufflera un surcroît d’énergie positive à l’intérieur du champ énergétique de la terre et réduira ainsi le niveau de dangerosité, d’agressivité et de violence ambiant. Cet appel à une paix orgasmique fait suite à plusieurs tentatives du même genre. On a déjà vu, en effet, par les années antérieures, plusieurs groupes qui ont tenté de modifier l’énergie terrestre soit par des prières communes et globales, soit par des happenings de méditation, etc. Et, il faut bien reconnaître, sans grand succès jusqu’à maintenant.

J’ignore tout à fait si la paix orgasmique a une chance de réussir (en fait, je n’y crois pas beaucoup) mais je me dis que cette initiative, au moins, ne peut faire de mal à personne et n’a pas cet arrière-goût de prosélytisme que les essais précédents pouvaient laisser deviner. Comment être contre la vertue, surtout quand elle devient un plaisir ? Comment être contre des moyens aussi agréables et pacifiques pour tendre vers la paix universelle ? (Parce qu’on peut penser imposer la paix par des moyens agressifs, comme s’il n’y avait pas là contradiction dans les termes. Parlez-en à George Bush, Vladimir Poutine, Ehud Olmert et consorts).

Les initiateurs du mouvement Global Orgasm disent appuyer leur démarche sur les données scientifiques du Global Consciousness Project, associé à l’université de Princeton. A noter, le GCP émet une note indiquant qu’il y a une demande pour mesurer l’effet de cette manifestation. Les responsables du projet précisent qu’ils ne sont pas impliqués dans cet événement et n’ont pas été consultés au sujet de ce contrôle. Toutefois, s’il s’avère que cet événement est réellement global, ils y jetteront un coup d’œil.

Tout ce que je peux vous dire c’est que je suis, comme toujours, très sceptique face à l’efficacité de telles actions. Mais pourquoi ne pas profiter du plaisir que celle-ci peut offrir ? N’est-ce pas là, pour paraphraser René Lévesque, prendre « le beau risque » ?